La liste Ensemble pour Plougastel menée par David Moan porte une ambition forte pour le développement de la langue bretonne sur la commune. Cette politique culturelle portée par Katell Le Drezen au sein de l’équipe s’articule autour de plusieurs axes clefs.
Pour une véritable politique en faveur de la langue bretonne
Les pistes de travail d’Ensemble pour Plougastel
Liste menée par David Moan – élections municipales 2020
Notre démarche :
« Heb deh na warhoaz, hirio ne dalv ket c’hoaz », « Sans hier et demain, aujourd’hui ne vaut rien » : ces mots de Pêr-Jakez Helias, poète originaire d’une autre presqu’île que la nôtre, guide notre action pour Plougastel. Nous travaillons aujourd’hui pour demain, sans nous couper des valeurs et des racines qui font de notre commune ce qu’elle est. La transition que notre commune doit amorcer dans tous les domaines, et notamment dans celui de l’écologie, nous amène plus que jamais à réfléchir aux modes de vie passés, sans doute plus réfléchies et responsables.
La transition, mot-clé du programme de la liste « Ensemble pour Plougastel » menée par David Moan, comprend donc les questions culturelles, patrimoniales et linguistiques. Nous souhaitons, pour la mandature à venir, mener des projets ambitieux grâce à la participation active de
ses habitants.
Constats généraux concernant la langue et la culture bretonne à Plougastel :
La municipalité actuelle mène une politique intéressante en faveur de la langue et de la culture bretonnes : le niveau 2 de la Charte « Ya d’ar Brezhoneg » a ainsi été signée en 2010. Mais les actions entreprises nous semblent parfois anecdotiques ; or, le breton est une langue vivante,
pratiquée tous les jours par de nombreux locuteurs, et nous devons l’affirmer comme telle.
Elle reste toutefois une langue minoritaire sur son propre sol et est en danger selon l’Unesco. Il ne tient qu’à nous de la valoriser, de la transmettre, de la diffuser dans tous les aspects de la vie quotidienne pour faire démentir ces tristes prévisions.
Plougastel possède un lien fort avec le breton, que ce soit par son patrimoine culturel et toponymique, mais aussi par une pratique encore active. C’est une langue intergénérationnelle, parlée à la fois par les plus anciens dont c’est souvent la langue maternelle, et par les plus jeunes qui
l’apprennent le plus souvent par le biais de l’école. L’intercommunication entre générations est donc primordiale, même si elle est souvent complexe à réaliser dans les faits. Les années à venir sont cruciales, si on ne veut pas perdre un trésor linguistique en même temps que les locuteurs les plus
âgés. Les particularités du parler de Plougastel doivent plus que jamais être collectées, conservées, valorisées et transmises aux jeunes générations et à celles qui viendront.
Nous observons des signes encourageants de renouveau : trois écoles proposent un enseignement en breton (bilingue pour les écoles St-Jean/St-Pierre et Goarem Goz, immersif pour Diwan), ainsi que deux collèges (Ste Anne et la Fontaine Blanche). 474 enfants sont ainsi scolarisés en breton sur Plougastel à la rentrée 2019 et la demande semble se renforcer.
La culture bretonne et locale est largement mise en valeur grâce à de très nombreuses associations, telles que le bagad Plougastel et celui d’Adarre, le cercle celtique Bleunioù Sivi, l’association de Gouren, les Breuriez, Avaloù Atao, la fête du Maërl, les bannières de Plougastel et bien d’autres. Le breton tient une place centrale pour certaines d’entre elles, comme an Daoulamm ou Bazvalan.
Le travail de ces associations est remarquable et doit être valorisé et encouragé par la municipalité. Cette dernière doit également permettre aux structures et aux locuteurs bretonnants de se rencontrer, de discuter et pourquoi pas de définir des axes de travail et des projets à réaliser en
commun. En effet, ce n’est qu’ensemble que nous pourrons lancer une véritable politique en faveur de la langue bretonne.
Pistes de travail et de réflexion :
1. Obtenons le niveau 3 de la Charte « Ya d’ar brezhoneg »,
Il s’agit d’un label pour lequel la commune doit valider 15 actions parmi 55 propositions. Certaines sont obligatoires, d’autres sont laissées au choix. Pour l’obtention du niveau 2 en 2010, la commune a déjà certifié une partie de ces actions.
Trois axes majeurs sont proposés : afficher la langue bretonne, diffuser la connaissance de la langue, utiliser la langue dans les échanges avec le public.
L’obtention de ce niveau 3 est un bon point de départ pour lancer une véritable politique linguistique, mais elle nous apparaît davantage comme un outil de travail que comme une finalité en soi. Nous l’avons donc pris comme une source d’inspiration à adapter aux particularités et aux
besoins de notre commune.
Lorsqu’elles sont suivies d’une astérisque, les propositions ci-dessous permettent de valider un ou des points nécessaires à la certification.
2. Affirmons que le breton est une langue du quotidien
Le breton doit pouvoir être davantage utilisé dans les documents et lors des événements municipaux : actes civils* (livret de famille, naissance, mariage…), possibilité d’une cérémonie de mariage en breton, introduction des discours…
Pour accueillir le public, nous souhaitons favoriser la formation d’agents territoriaux en langue bretonne, par le biais de formation auprès d’organismes accrédités. Cela ne peut se faire que sur la base du volontariat et sur le long terme. Cela touche différents secteurs comme la petite enfance, les écoles, le périscolaire, le suivi des personnes âgées, la médiathèque…
Cette dernière est en effet un lieu de savoir et de culture qui possède déjà un fond en breton, qu’il convient d’enrichir : si l’offre se développe auprès du jeune public, elle est moins fournie pour les adultes.
Enfin, nous souhaitons soutenir et valoriser l’économie et les commerces* ayant une démarche vis-à-vis de la langue bretonne. Il nous paraît intéressant de faire connaître sur Plougastel l’action de l’association stal.bzh : c’est une application recensant les professionnels utilisant le breton dans leur activité. Quatre niveaux leur sont proposés (soutien, signalétique, breton parlé, fonctionnement de l’entreprise en breton). Quant aux consommateurs, ils ont ainsi connaissance des lieux où ils peuvent échanger en langue bretonne.
3.Favorisons la transmission et l’apprentissage
Des initiatives ont été lancées dans le secteur de la petite enfance, notamment des séances d’initiation* auprès des plus jeunes (dans le cadre, pour certaines actions, de la charte « Divskouarn » dédiée au bilinguisme précoce). Il convient donc de valoriser ces actions et de les renforcer si
possible, en tenant compte des souhaits professionnels des encadrants.
L’offre scolaire* est riche, car on trouve sur Plougastel les trois systèmes d’enseignement en breton (Divyezh, Dihun, Diwan). Près de 25% des élèves de la commune sont inscrits dans l’une de ces filières et nous souhaiterions atteindre les 30%. Chacune d’entre elle possède ses qualités propres et, loin de se concurrencer, elles permettent aux parents de faire un véritable choix. Nous pensons qu’une campagne de communication commune est pertinente, car elle permet de valoriser dans un même document les différentes offres éducatives en breton ; ce travail a d’ailleurs été réalisé lors de l’année scolaire 2018-19. Dans le même ordre d’idées, nous aimerions développer les temps de partage (activités, spectacles, cinéma, projets communs) entre les élèves bretonnants des trois filières.
Il semble également intéressant de poursuivre et de valoriser les actions entreprises dans les écoles auprès des enfants de Plougastel qui ne sont pas inscrits dans les classes bilingues, notamment par le biais d’heures d’initiation* à la langue et/ou à la culture bretonne. « Tañva ar yezh », donner le goût à ces jeunes pour leur culture et leur patrimoine et ne pas cloisonner les élèves bretonnants dans un petit monde difficile d’accès pour les autres.
Lors des recensements* de la population, nous proposons également de nous pencher sur la question linguistique afin de connaître précisément le nombre de locuteurs sur la commune et leur niveau de compréhension et de pouvoir répondre à leurs besoins.
La mission la plus difficile reste celle qui consiste à (re)créer du lien entre les différentes générations de locuteurs. Il nous faut favoriser les projets intergénérationnels, notamment ceux des écoles et des associations telles que Daoulamm et Bazvalan, mais aussi les travaux de recherches entrepris pour collecter les particularités du parler de nos aînés. Ces actions, déjà nombreuses actuellement, manquent à notre sens de visibilité et le rôle de la municipalité doit être de mieux les communiquer auprès d’un large public.
4.Communiquons davantage en breton et sur la langue bretonne
Le breton est actuellement assez anecdotique dans les publications municipales. Nous souhaitons renforcer ce point et donner à la langue bretonne une véritable place, afin qu’elle soit visible par tous et qu’elle puisse être un véritable canal de communication.
Il nous faut refondre le site internet* de la mairie car il semble manquer de lisibilité pour les habitants de la commune. A cette occasion, nous souhaitons non seulement en proposer une version bilingue, mais également proposer en français une ou plusieurs pages consacrées aux points suivants : la langue bretonne en général (son histoire, ses particularités…), l’offre disponible en breton sur Plougastel et pour tous les âges (structures municipales et associations), les projets en cours de réalisation et les travaux de recherche.
Nous souhaitons également renforcer la place du breton dans les publications municipales, notamment dans le Pedenn Zul et la Gariguette. Dans cette dernière, nous envisageons de proposer, en plus de l’édito, les titres en bilingue et une pleine page en breton.
Il faut également poursuivre le travail déjà entrepris, afin de proposer en version bilingue les différentes communications municipales (logo, répondeur, papier à en-tête, cartons d’invitations). La signalétique des bâtiments municipaux est déjà proposée en breton, mais beaucoup de panneaux sont à penser ou à créer dans le bourg, mais aussi dans les lieux patrimoniaux remarquables. A cette occasion, nous pensons qu’il est important de les proposer en version bilingue, voire trilingue
parfois (breton, français, anglais).
Enfin, il semble important de d’accentuer la mise en valeur du patrimoine culturel et linguistique de Plougastel. Notre liste propose de nombreux temps forts culturels, notamment des expositions artistiques régulières, tant dans le bourg que dans les villages et sur les sites patrimoniaux remarquables. Le breton aura bien sûr une place de choix pour ces événements. Nous souhaiterons également proposer au du Musée de la Fraise et du Patrimoine de renforcer ses expositions patrimoniales ou réfléchir à la possibilité de créer un écomusée en lien avec les producteurs locaux. Cela permettrait de mettre en valeur le travail quotidien d’habitants de la Presqu’île, dans le passé comme aujourd’hui actuel, sur mer comme sur terre.
5.Fédérons les locuteurs et favorisons leurs projets
Une politique volontariste en faveur de la langue bretonne doit être pilotée. C’est pourquoi nous proposons qu’un.e élu.e soit référent.e aux questions linguistiques, à la fois chargé.e de la mise en place de la certification du niveau 3 de la charte « Ya d’ar brezhoneg » et de l’accompagnement des différents acteurs culturels et/ou bretonnants.
Nous n’envisageons pas, en effet, que cette politique linguistique soit imposée par le haut. Nous basons au contraire nos actions sur la participation des habitants, en fonction de leurs besoins et de leurs envies. C’est pourquoi nous proposons la création d’une commission, pilotée par la
municipalité (élus et agents), regroupant les référents des structures (comme les écoles) et des associations culturelles. Ce groupe permettrait aux personnes intéressées par les questions linguistiques de se rencontrer, de discuter et d’élaborer des projets communs afin de valoriser le breton et la culture locale.
La municipalité doit donc avoir un rôle de facilitateur, d’incubateur de projets, mais aussi un soutien logistique et communicationnel.